La décentralisation des interventions renforce la lutte contre la COVID-19 dans la province Free State

La décentralisation des interventions renforce la lutte contre la COVID-19 dans la province Free State

Bloemfontein – C’est avec beaucoup de fierté que les responsables du Ministère de la santé de la province sud-africaine de Free State évoquent leur riposte à la COVID-19. Selon eux, le leadership, l’innovation et les partenariats ont été déterminants dans l’efficacité de la lutte contre la pandémie et ont permis à la province de figurer parmi celles ayant réalisé la plus large couverture vaccinale du pays.

La riposte à la COVID-19 a été centralisée dans un premier temps au niveau provincial. Les districts recueillaient les données sur papier, envoyaient les chiffres au niveau de la province, où des fonctionnaires les analysaient et donnaient des directives aux districts qui organisaient alors, en conséquence, la riposte à une épidémie. Cependant, à cause de la lenteur de cette longue procédure, au moment où des mesures étaient prises sur le terrain, le nombre d’infections était déjà élevé et les décès se multipliaient. « Nous avons vite compris que cette approche ne pouvait pas tenir sur le long terme », explique Priscilla Monyobo, point focal de l’Organisation mondiale de la Santé au niveau de la province. 

Les principales mesures de riposte à la pandémie, notamment la coordination, la surveillance épidémiologique, la recherche des contacts, les enquêtes sur les flambées de cas, la gestion et l’analyse des données, la lutte anti-infectieuse, la participation communautaire et la vaccination, ont été transférées au niveau du district en juillet 2020. L’approche décentralisée a permis une détection plus rapide des flambées de cas et un meilleur ciblage des interventions. Par exemple, des procédures normalisées d’investigation sur les cas élaborées à l’intention des équipes de district ont permis de réduire à 24 heures le délai d’ouverture des investigations, contre 72 heures lorsqu’elles étaient gérées au niveau provincial. Les foyers de contamination ont été détectés rapidement et les districts ont mieux cerné le contexte de leur évolution dans certains cas.

Au niveau provincial, une application informatique de gestion des épidémies, mise au point grâce à un partenariat entre le Ministère de la santé et le plus grand fournisseur d’accès d’Afrique du Sud, a permis de renforcer la collecte et la gestion des données. Les agents de santé communautaires ont par exemple reçu des tablettes et des téléphones pour enregistrer et communiquer des données relatives, notamment aux infections des travailleurs de la santé, aux décès et aux guérisons, leurs compétences et l’emplacement des établissements de santé.

« C’était une innovation nécessaire », déclare Bandile Ntombela, le directeur de l’information et de la technologie du Ministère. « Innover, pour ne pas perdre des vies humaines. » Cette approche novatrice a permis de déclencher une riposte rapide au niveau local. Chaque district a ses particularités, poursuit M. Ntombela. « Les cliniciens basés dans des districts comprennent mieux le contexte que ceux du niveau provincial. Ce qui n’empêche pas que leur exploitation des données et ce qu’ils ont besoin de voir varient d’un clinicien à l’autre. Nous nous devions d’y remédier. »

Le Ministère provincial de la santé a également profité du partenariat avec Right to Care, une organisation œuvrant dans le domaine des soins de santé dans les districts de la province, et de la collaboration avec des spécialistes des systèmes d’information géographique pour mettre sur pied un système d’analyse de données en temps réel. « Nous avons des agents qui sont disposés à aller au contact de nos communautés. Au Ministère, nous avons pris conscience que nous ne pouvions pas y arriver seuls et que nous devions tous nous sentir concernés », affirme Lucy Ramongalo, Directrice adjointe chargée de la conformité aux normes au Ministère.

Grâce à l’appui de l’OMS, le Ministère provincial de la santé a été appuyé dans la riposte par des administrateurs techniques. Des analystes des données et des épidémiologistes ont été déployés dans les districts. « Les épidémiologistes de district de l’OMS pouvaient examiner les données de manière plus approfondie et les districts pouvaient ensuite mettre en place des interventions ciblées », explique Mme Monyobo de l’OMS.

« L’appui de nos dirigeants a joué un rôle majeur et a été l’un des facteurs qui ont contribué à notre réussite », précise Mme Ramongalo. Au niveau provincial, grâce à ce leadership, les responsables ont commencé à fournir une supervision et une orientation techniques. Les hauts responsables, y compris le Premier ministre de la province, les membres du comité exécutif provincial sur la COVID-19 et les directeurs, ont été impliqués dès le début de la riposte et sont restés mobilisés tout au long de celle-ci.

« C’est une prise de décision guidée par les données », affirme Bandile Ntombela. « Nous en parlions depuis longtemps au Ministère et pour la première fois, nous avons pu en voir l’impact. Nous avons pu élargir nos connaissances sur les possibilités offertes par l’analyse des données pour la mise en place de systèmes permettant une riposte rapide. »

Lors des différentes vagues de COVID-19, la décentralisation des interventions, en particulier à travers une solide gestion des données, s’est avérée déterminante dans les enquêtes sur les foyers de contamination dans les écoles, les maisons de retraite, les mines et les prisons. Les autorités sanitaires ont également élaboré des plans d’urgence afin que l’évaluation des risques, l’isolement et les mesures de lutte anti-infectieuse soient mis en œuvre dans les 24 heures suivant la notification d’un cas.

Le Ministère de la santé et l’organisation Right to Care travaillent actuellement avec un concepteur de tableau de bord pour utiliser les données sur la vaccination tirées du système national électronique de données sur la vaccination afin d’identifier et de cibler les zones où la couverture vaccinale contre la COVID-19 est faible. Avec 56 % de personnes âgées de 12 ans et plus qui ont reçu au moins une dose du vaccin, 72 % d’adultes de plus de 60 ans et 82 % du personnel de santé qui ont reçu toute la première série de vaccins, Free State montre la voie. « Nous avons maintenant couvert la plupart des zones urbaines », déclare Bandile. « Les données jouent un rôle capital pour la prochaine étape. »

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Chargée de relations avec les média
Bureau Régional de l'OMS pour l'Afrique
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